Infos médicales

1/Le côté touché prédit l’évolution de la maladie de Parkinson

Une recherche menée par l’Université et les HUG montre que le côté d’apparition des premiers symptômes de Parkinson annonce la nature des futurs troubles.

La maladie apparaît d'abord d'un seul côté du corps.

 «Avancée cruciale» dans la connaissance de la maladie de Parkinson. Une équipe de l’Université de Genève (UNIGE) et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) a étudié les symptômes non moteurs de la maladie, «longtemps mésestimés par les recherches», indique un communiqué. Les scientifiques ont découvert pour la première fois que le côté d’apparition sur le corps des premiers symptômes «influence non seulement les troubles moteurs, mais aussi les manifestations cognitives et émotionnelles de la maladie».

Ainsi, les patients atteints de symptômes moteurs du côté droit (signes d’un dysfonctionnement de l’hémisphère gauche du cerveau) «présentent un déclin cognitif plus global et un risque de démence plus élevé».

Ceux touchés du côté gauche (dysfonctionnement de l’hémisphère droit) «sont plus souvent confrontés à des problèmes psychiatriques tels que la dépression, l’anxiété et l’altération de la reconnaissance des émotions».

 

 

 

Pour une prise en charge personnalisée

Les chercheurs préconisent donc d’intégrer systématiquement cette variable symptomatique lors du diagnostic, afin d’assurer une prise en charge personnalisée de la personne touchée. «Cette prise en compte permettrait une vraie anticipation et une orientation de la personne vers des thérapies ciblées en fonction de son pattern parkinsonien», rapporte le premier auteur de l’étude, Philippe Voruz, chercheur post-doctorant à l’UNIGE, aux HUG et à l’EPFL.

Près de 10 millions de malades

La maladie de Parkinson touche environ 10 millions de personnes à travers le monde. Elle débute généralement de façon asymétrique, affectant d’abord un seul côté du corps. La maladie se manifeste d’abord par des symptômes moteurs comme des tremblements, une lenteur des mouvements ou une rigidité musculaire. Elle entraîne aussi des troubles cognitifs, anxieux ou dépressifs. Les résultats de la recherche ont été publiés dans le journal «npj Parkinson’s Disease».

journal 20mn

Léonard Boissonnas

Genève 7juillet 2025



2/ Parkinson : cette découverte sur la dopamine peut tout changer - Psychologies.com

Une étude scientifique dévoile le rôle clé de la dopamine dans l'activation des neurones moteurs, une avancée majeure contre Parkinson.

Parkinson : cette nouvelle découverte sur la dopamine peut tout changer dans la compréhension de la maladie

La dopamine est bien connue comme la « molécule du plaisir », mais son rôle dans le contrôle moteur est vital. Des chercheurs viennent d’identifier le mécanisme précis par lequel elle active les neurones du mouvement.

Une découverte qui éclaire la maladie de Parkinson et ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques.

La dopamine, chef d’orchestre de nos gestes

Au-delà de son image de molécule liée au bien-être, la dopamine agit comme un régulateur du mouvement. Dans la maladie de Parkinson, sa disparition progressive entraîne une cascade de symptômes moteurs : tremblements, rigidité, lenteurs.

Comprendre comment la dopamine stimule les neurones moteurs est donc essentiel pour mieux traiter la maladie. Une équipe dirigée par Fu-Ming Zhou, professeur de pharmacologie à l’Université du Tennessee, vient de publier une étude dans la revue Brain Sciences.

Les chercheurs ont identifié un acteur clé : le canal potassique Kir. Normalement, ce canal agit comme un frein à l’excitation des neurones moteurs. La dopamine, en bloquant ce canal, lève ce frein et permet aux neurones de s’activer plus facilement.

Nous avons trouvé que la dopamine augmente l’excitabilité des neurones moteurs en inhibant Kir. Cela clarifie enfin comment elle favorise le mouvement, explique Fu-Ming Zhou.

Des implications majeures pour Parkinson

En testant ce mécanisme chez des souris dépourvues de dopamine, l’équipe a montré qu’un bloqueur de Kir pouvait relancer l’activité motrice. Résultat : les animaux retrouvaient une meilleure capacité à se mouvoir.

Ces travaux suggèrent que cibler directement ce canal pourrait, à terme, compléter ou remplacer les traitements actuels de la maladie de Parkinson. Mais prudence : il s’agit encore de recherches fondamentales, réalisées chez l’animal. « Cette découverte nous rapproche d’une meilleure compréhension des troubles moteurs dans Parkinson », souligne l’équipe, tout en rappelant qu’il faudra encore des années d’études pour transformer cette piste en thérapie.

 

Cécilia Ouibrahim  Publié le 28 septembre 2025 à 10:02 © Shutterstock

Sources

  •  « Dopaminergic Inhibition of the Inwardly Rectifying Potassium Current in Direct Pathway Medium Spiny Neurons in Normal and Parkinsonian Striatum », Brain Sciences, 2025 ;
  • PsyPost : Scientists discover a key mechanism for dopamine to regulate brain activity and movement