Témoignage de François
Au début de la maladie, je ne souhaitais pas adhérer à une association de malades parkinsoniens. La description de l'évolution probable de la maladie m’avait suffi. Je ne voulais pas voir, au
travers des autres, à quoi je ressemblerais, un, deux, cinq ou dix plus tard.
Et puis j'avais toujours bon espoir que pour moi, ce serait différent,...
Alors j'ai caché ma maladie à ma famille, mes amis, mes employeurs aussi longtemps que j'ai pu, m’isolant dès que les symptômes commençaient à réapparaître. Une stratégie d'évitement particulièrement stressante ; un repas à prendre en commun, ou même un café, un outil à saisir... autant d'occasion de faire monter le stress, l'angoisse de voir et de montrer mes mains trembler, de m'entendre bafouiller, mélanger mes mots au lieu de m'exprimer clairement ! Et puis vient le moment où il n'est plus possible de cacher quoi que ce soit, où les autres ne voient plus en vous que le parkinsonien !
L'association est pour moi un havre de paix psychologique. Ici, personne ne vous juge, personne ne vous met à l'écart, personne ne vous regarde bizarrement ni ne vous fait de remarques désagréables,...
Chacun connait les symptômes de la maladie, les siens et ceux des autres, rien à cacher. Alors les stigmates de la maladie disparaissent et permettent à chacun de redevenir une personne à part entière. Vous êtes le bienvenu, vous êtes libre d'être comme vous êtes, vous trouvez de nouvelles amitiés, vous partagez de nouvelles activités, vous retrouvez du plaisir à échanger, vous reprenez confiance en vous, la vie retrouve enfin sa voie, différemment, mais elle la trouve.
Si j'avais un conseil à donner ? Ne vous isolez pas, n'attendez pas.